Base de données BibliParl
Isabelle Brancourt (IHD Jean Gaudemet – CNRS), porteur du projet
Information
BibliParl est l’acronyme de Bibliographie internationale, thématique et critique des Parlements. Elle est une bibliothèque, virtuelle, spécialisée, ouverte. Elle a un objectif d’optimisation des compétences, des ressources, du temps, des moyens. Elle est destinée à tous les chercheurs, et spécialement aux étudiants de Master et Doctorat, en histoire, histoire du droit, des idées, de la pensée, en philosophie politique, en sociologie juridique et historique.
Portée sur ZOTERO, la base bénéficie désormais de l’une des meilleures modélisations en matière de bibliographie et d’orientation des recherches. Dans l’état, malgré encore bien des imperfections que nous nous employons à corriger, en dépit de ses lacunes, elle présente plus de 2600 notices. Originellement, la base était configurée sur DRUPAL. La migration avait entraîné de nombreuses erreurs et pollué la base d’HTML, rendant illisibles tous les résumés et toutes les notices de recherche. Le nettoyage de la base, que j’ai entrepris pour la remise en ligne, doit beaucoup à l’aide de Vincent Guffroy, historien (docteur de l’Université de Lille), spécialisé dans le Parlement de Paris au XVIIIe siècle et la Révolution.
Description
BibliParl est une base de données bibliographique dont l’originalité, par rapport à d’autres du même genre, est de ne pas s’en tenir au référencement et à la localisation, mais d’ouvrir directement sur le contenu des travaux, le plus en profondeur possible, de manière à orienter au mieux et à favoriser le travail du chercheur. Elle peut faire gagner du temps et faciliter l’accès, au moins lorsqu’il est libre de droits. Sont référencés, au plus près de l’actualité, tous les types de publications, de quelque nature qu’elles soient, publications classiques ou électroniques, ouvrages ou articles, billets électroniques, thèses et rapports, mis en ligne ou non, conférences enregistrées, etc. C’est pourquoi, autant que possible, la base fournit les liens électroniques d’accès direct au document. À défaut de le pouvoir toujours, les notices s’enrichissent au moins de remarques d’orientation et de critiques scientifiques, naturellement des liens vers les comptes rendus accessibles en ligne. La multiplication des mots clés hors du champ apparent déterminé par le titre, permet également de pointer, grâce au module de recherche, tous les ouvrages ou travaux qui peuvent intéresser le chercheur dans le cadre d’une enquête spécifique.
La base de données représente un instrument de recherche par les champs : auteur(s), type d’ouvrage, année de parution, mots-clés. Les notices comprennent tous les renseignements classiques, titre, d’article, d’ouvrage et de revue, le nombre de page ou la pagination, éditeur et lieu d’édition, date d’édition, numéro ISBN ou ISSN… Outre les mots-clés, liens vers les comptes rendus en ligne sur le web, et analyse critique permettent l’accès à la matière même de l’ouvrage.
Un dispositif visant à l’actualité et à la meilleure couverture possible du champ historiographique
BibliParl est le résultat d’une collaboration engagée depuis longtemps, sur le thème des parlements. Dans la situation actuelle, toute bibliographie scientifique à prétention d’exhaustivité, publiée dans les formes classiques sur papier (plus de 35 pages pour le seul Parlement de Paris dans un état de 2011, 38 en 2018), est soit dépassée dès le jour de sa parution, en raison des délais d’impression et de diffusion, soit difficile à utiliser par le novice en raison du défaut ou des limites d’une classification méthodique systématique de ce domaine de la recherche où se croisent une infinité de sujets.
Le principe même d’une base de données permet les recherches par mots clés, dont un thésaurus, harmonisé mais ouvert, favorise l’interrogation. Du coup, BibliParl permet de rendre compte de la richesse des approches et points de vue contenus dans les ouvrages et des articles publiés. Cela contourne les rigidités d’une classification méthodique.
Petite histoire de l’entreprise
Le projet, lancé en juillet 2012 et public le 15 décembre de cette même année, a été pensé, de longue date, en raison des obstacles rencontrés dans mon activité CNRS au service d’une recherche d’avenir, pluridisciplinaire, collective et collaborative. Il a été développé, en 2012, dans le cadre du CERPHI (Centre d’Étude et de Recherche de Philosophie et d’Histoire des Idées) de l’UMR 5037 (ENS-Lyon-CNRS) avec le soutien de son directeur, Pierre-François Moreau, et grâce à l’action de deux ingénieurs, Maud Ingarao, comme webmestre du site, et Valérie Beaugiraud, documentaliste.
L’hébergement du TGE ADONIS, devenu par la suite HUMA-NUM, a fait le succès immédiat de cette base ; il répondait à un triple souci : le premier était d’assurer la pérennité des données, dans un monde d’évolution rapide des formats et de la modélisation ; le second était d’offrir à cette base de données une réelle visibilité sur le web ; le troisième, enfin, était d’assurer l’avenir institutionnel et matériel de ce projet. Malheureusement, l’incompatibilité technique entre le logiciel libre qui avait été choisi pour formater la base bibliographique (DRUPAL) et les impératifs en matière de mises à jour d’HUMA-NUM qui portait BibliParl en ligne, a interrompu cette première phase du projet en 2018. Il a fallu protéger les acquis en faisant migrer la base sur un autre logiciel. BibliParl a été mise en sommeil.
Argumentaire du projet
Le programme consiste en la réalisation d’une base de données évolutive et collaborative de la bibliographie des « parlements ». Le terme s’applique aux parlements d’Ancien Régime français, de Paris et de province, depuis l’origine (1250) jusqu’à la Révolution française, mais la bibliographie s’étend, dans une perspective comparative, aux Parlement(s) (français ou étrangers) et aux cours souveraines (françaises et étrangères) dont les activités politiques et judiciaires, souveraines et supérieures, ont eu le parlement de Paris d’Ancien Régime (français) pour modèle.
BibliParl est conçue comme un instrument d’orientation, dans un domaine de recherche en pleine expansion. Elle répond au développement de la curiosité scientifique pour le(s) « Parlement(s) » dans la plupart des espaces du monde, du Japon et de l’Australie à la France, en passant naturellement par l’Europe, italien et anglo-saxon, de l’Amérique, dépassant en tout cas les limites de l’espace francophone.
En mettant en lumière les sources de l’institution parlementaire de l’Ancien Régime français, la recherche sur le(s) Parlement(s) remonte aux origines des formes modernes de sociabilité politique et de la démocratie contemporaine.
La bibliographie est destinée à recenser à terme tous les ouvrages qui ont été écrits sur le(s) parlements d’Ancien Régime (ou ayant un rapport avec l’histoire de ces parlements), depuis le temps de leur existence même (sources imprimées) jusqu’à aujourd’hui, études individuelles ou collectives, anonymes ou sous pseudonyme, travaux scientifiques ou de vulgarisation, livres ou articles, littéraires, historiques ou juridiques… Aucune approche, qu’elle soit historique, institutionnelle, anthropologique, sociologique, politique, même romanesque ou autre, n’est exclue a priori du projet.
Une équipe en devenir
Anglaise, canadienne, française et italienne, l’équipe initiale du projet BibliParl connait aujourd’hui un nécessaire renouvellement et se trouve en cours de restructuration. Elle a vocation à s’élargir à tous les chercheurs qui manifesteront la volonté de s’associer à cette entreprise scientifique.
La base a été alimentée progressivement, depuis septembre 2012, par une équipe validée par les porteurs du projet. Au départ, elle a repris, dès les premiers mois de fonctionnement du site, les acquis de bibliographies partielles ou générales, dispersées dans quelques ouvrages de référence (anciens ou récents), en partie récapitulées dans le carnet de recherche « Parlement(s) de Paris et d’ailleurs. XIIIe-XVIIIe s. », sur Hypothèses.org. En particulier, elle a repris, avec son plein accord, une bibliographie commentée réalisée par Philippe Paschel, ingénieur d’étude au Centre d’Étude d’Histoire Juridique (CEHJ), département de l’IHD de Paris II, jusqu’à sa retraite il y a quelques années. La base se nourrit depuis de l’actualité historiographique. BibliParl permet ainsi de pallier la rapidité extrême du renouvellement scientifique dans ce domaine.